Induction anesthésique : masque ou intra-veineuse ?

Induction au masque ou intraveineuse ?

Il s’agit dans les deux cas d’une anesthésie générale.
Elles sont toutes deux aussi efficaces l’une que l’autre.
Dans l’anesthésie inhalatoire (masque), l’enfant est endormi avant la pose de la perfusion.
Dans l’induction intraveineuse, c’est la pose de la perfusion qui permet d’injecter le médicament qui va endormir l’enfant.
L’induction intraveineuse est réalisable en toutes circonstances alors que l’induction au masque ne peut être réalisée que si l’enfant est à jeun et s’il n’a pas de contre-indications à l’administration de gaz halogénés.

Induction par inhalation (au masque)

Du fait de l’aversion des enfants pour les piqûres, l’induction anesthésique de l’enfant est très souvent obtenue par l’administration de fortes concentrations de gaz anesthésiques à l’aide d’un masque facial.
Lorsque l’enfant est profondément endormi, les gestes douloureux ou réflexogènes (pose de la perfusion, anesthésie loco-régionale, intubation,…) peuvent alors être réalisés en toute sécurité sans que l’enfant ne ressente quoique ce soit. C’est le mode d’induction choisi par 90% des enfants de 4 à 10 ans.
L’application du masque peut être facilitée par l’utilisation de masque transparent ou ayant une odeur fruitée, par l’administration préalable de protoxyde d’azote et/ou par la possibilité de rester assis lors de l’induction.
La limite de cette technique est le refus d’application du masque facial. Par ailleurs, cette technique ne peut pas être utilisée si l’enfant n’est pas à jeun ou en cas de contre indications à l’utilisation des gaz halogénés (médicaments hypnotiques administrés dans les gaz inhalés).
L’induction inhalatoire entraîne davantage de troubles du comportement post-opératoire que l’induction par voie intraveineuse.

Contre-indications absolues des halogénés

Myopathies
Antécédents personnels d’hyperthermie maligne (c’est une maladie génétique affectant les muscles) ou familiaux (en absence d’investigations paracliniques)
Antécédent d’hépatite à l’halothane (sauf sévoflurane)

Contre-indications relatives des halogénés

Epilepsie rebelle
Traitement par isoniazide
Hépatopathie (sauf sévoflurane)

Induction intraveineuse

C’est le mode d’induction anesthésique utilisé chez l’adulte. Il peut être utilisé en toutes circonstances et c’est notamment le seul mode d’induction possible en urgence ou lorsque l’enfant n’est pas à jeun ou en cas de contre-indication à l’utilisation des halogénés.

En chirurgie programmée, le choix de cette technique dépend essentiellement de la facilité avec laquelle la voie veineuse va pouvoir être mise en place chez un enfant réveillé et de l’enfant qui, dès l’âge de 5 à 6 ans, peut avoir été confronté à une expérience antérieure négative avec le masque facial.

La pose de la voie veineuse peut être facilitée par l’application préalable d’une pommade anesthésiante (patch d’EMLA posé au moins 60 minutes avant la ponction) et/ou l’inhalation de protoxyde d’azote qui en plus d’avoir des propriétés relaxantes a aussi des effets antalgiques.