Chez l’embryon le testicule apparait à la 4e semaine d’aménorrhée dans la cavité abdominale au contact du rein.
Ce testicule va migrer progressivement pendant la vie foetale pour rejoindre la bourse.
Il descend d’abord dans la cavité abdominale puis il va traverser les muscles de la paroi abdominale, en avant, à la partie basse de l’abdomen (canal inguinal).
Pour pouvoir traverser cette paroi et rejoindre la bourse il y a apparition d’un petit canal qui prolonge le péritoine, le canal péritoneo vaginal, qui fait communiquer la cavité abdominale avec la bourse.
Le testicule descend le long de ce canal pour venir se positionner dans la bourse en fin de vie foetale.
Normalement, une fois que le testicule est arrivé à destination, ce canal se ferme.
Cette migration testiculaire peut s’interrompre en cours de route , soit dans la cavité abdominale, c’est la cryptorchidie (le testicule n’est pas palpable) soit à l’extérieur de la cavité abdominale , c’est l’ectopie testiculaire (le testicule est palpable).
Le testicule peut encore finir sa migration pendant les premiers mois de vie.
Dans la majorité des cas (plus de 90%) l’ectopie est associée à un canal péritonéo-vaginal perméable, soit véritable hernie inguinale clinique, soit hernie potentielle.
Cliniquement la ou les bourses sont vides, le testicule pouvant être palpé le plus souvent en pré-pubien. Non palpé il peut également être intra-abdominal voire absent.
En pratique on considère trois situations distinctes :
* Testicule Oscillant (ou testicule ascenseur)
Le testicule n’est pas en place mais on le retrouve en position prépubienne.
Le testicule peut être manuellement amené dans la bourse et il y reste quand on le lâche doucement l’enfant étant détendu. Par contre à la moindre stimulation, il a tendance à remonter dans le canal inguinal du fait du réflex crémastérien.
Ceci est lié à la présence autour du cordon testiculaire de fibres musculaires provenant de la paroi abdominales. Chez l’enfant non pubère le testicule étant de petite taille et lorsque ces fibres sont nombreuses leurs contractions font remonter le testicule.
C’est donc un mécanisme physiologique qui s’arrange spontanément à la puberté lors de l’accroissement de taille et de poids des testicules.
Il convient simplement de surveiller l’évolution car il peut arriver dans de rares cas qu’un cordon normalement long initialement apparaisse trop court avec la croissance imposant une correction chirurgicale.
*Testicule Ectopique (palpable)
Le testicule n’est pas en place dans la bourse et n’est pas abaissable.
Après l’âge de 1 an il ne se mettra plus en place spontanément.
Les études ont montré qu’il y avait un risque accru d’infertilité si le testicule était abaissé aprés l’âge de 2 ans par rapport à ceux abaissés avant 2 ans.
Il convient donc de réaliser un abaissement testiculaire (orchidopexie) pendant la 2e année de l’enfant.
L’intervention consiste à réaliser une petite incision dans le pli abdominal inférieur pour libérer tout ce qui retient le cordon testiculaire et le testicule (dont le canal peritoneo vaginal) pour ensuite positionner le testicule dans une logette au niveau de la bourse par l’intermédiaire d’une petite incision.
Cette intervention qui dure de 20 à 40 minutes est réalisée en ambulatoire, les suites étant habituellement simples, l’enfant pouvant reprendre ses activités normales au bout de 48 heures hormis les activités physiques intenses comme le vélo ou les pratiques sportives.
Le traitement médical par injections hormonales n’a que de faibles taux de succés et quand il marche il est souvent suivi de récidive. En pratique la grande majorité des équipes ne le proposent plus, compte tenu notamment des effets secondaires provoqués (pilosité pubienne, accroissement de taille du pénis...)
*Testicule Cryptorchide (non palpable)
Dans 70% des cas le testicule est en position intra abdominale. En revanche dans 30% des cas le testicule n’existe plus en général par torsion pendant la vie foetale.
Le traitement consiste à réaliser une intervention chirurgicale qui commence par une coelioscopie qui va vérifier la présence ou non du testicule.
Si le testicule est absent le traitement s’arrête là et il conviendra de proposer à la puberté, si l’enfant le souhaite, la pose d’une prothèse testiculaire pour des raisons d’image corporelle et psychologiques.
En cas tout à fait exceptionnelle absence des deux testicules une prise en charge en Endocrinologie pédiatrique est impérative.
Si le testicule est présent la coelioscopie va permettre d’apprécier si le pédicule (vaisseaux) du testicule est suffisamment long pour abaisser directement le testicule (orchidopexie réalisée en même temps). C’est la situation la plus fréquente (90%)
En revanche dans 10% des cas le pédicule est trop court pour pouvoir abaisser directement le testicule. On réalise alors un clippage (interruption des vaisseaux) et on va attendre un an que les autres vaisseaux qui vont au testicule le long du canal déférent se développent. On reintervient alors pour abaisser le testicule en coupant le pédicule, le testicule étant vascularisé par l’intermédiaire du canal déférent.